les soeurs Neveu et le rachat du monastère d'Angers

L’opiniâtreté des sœurs Neveu pour le rachat du monastère d’Angers

Filles d’un riche fabricant de toile ou d’étoffe du quartier de Saint-Laud, les trois sœurs Neveu entrent toutes au monastère d’Angers. Pendant la Révolution, comme leurs compagnes, elles connaissent la prison. Pendant trois jours, elles sont détenues à la Cathédrale d’Angers. Grâce à leur mère favorable au courant révolutionnaire, elles peuvent rentrer chez leurs parents. Le 1er février 1793, elles prêtent le serment de Liberté-Égalité, ce qui leur permet de recevoir une pension de l’État, et de vivre sans trop d’inquiétudes. Fidèles à l’Église et au Pape, elles n’hésitent pas à secourir des prêtres assermentés en les cachant ; elles s’efforcent aussi de les aider à assurer leur ministère auprès des fidèles grâce à « de pieuses ruses ».

En 1803, les sœurs Neveu rachètent le pensionnat du monastère. Le propriétaire de ce lot n’est pas favorable à l’Église. Pour parvenir à leurs fins, elles utilisent un intermédiaire qui assure la transaction. Lorsque le propriétaire apprend qu’il cède son bien à trois professes du Calvaire d’Angers, il fulmine. Cependant, il est trop tard pour s’opposer à la vente et les sœurs Neveu obtiennent le pensionnat.

En 1804, elles reviennent habiter le monastère. Quelques-unes de leurs élèves de la cour Saint-Laud les rejoignent et continuent le petit pensionnat. En 1807, les religieuses acquièrent le jardin de la Sacristie. En revanche, elles doivent attendre le décès de Monsieur Chaillou pour récupérer le lot de la communauté. Ses héritiers acceptent l’offre des sœurs Neveu en 1819-1820. Enfin, en mars 1820, elles rentrent en possession de l’église. Elles ont alors récupéré la totalité du couvent d’avant la Révolution. Il ne leur manque que le jardin de la porterie qu’elles rachètent en 1821. Le retour à une véritable vie religieuse est difficile car les bâtiments du monastère avaient été découpés en appartements ou entrepôts ; l’église servait de grange et d’écurie ; de nombreux travaux sont indispensables pour redonner une architecture monastique à ce lieu.

Aquarelle du monastère d'Angers réalisée en 1896