Actualités de Prailles

Véillée Pascale 2025


 

Messe du jour de Pâques

PÂQUES 2025 MONASTERE DE PRAILLES

 

Il y a des jours de notre vie, sœurs et frères, qui sont magnifiques. Ils sont beaux comme ces champs de colza un peu partout autour de nous, vastes étendues jaunes sur lesquels se lève le soleil. Ils sont brillants comme les feuilles des tilleuls devant mes fenêtres, qui ruissellent le matin de gouttes de rosée. Des jours joyeux comme le chant des oiseaux à l’heure où commence l’office de laudes.

C’est sûr : ce sont des jours qui ont une couleur de résurrection !

Il y a des jours de notre vie où l’on est content : content de soi, content de ce que l’on est, content de ce que l’on fait. Il y a des jours où on se sent proche de tout et de tous. On a comme envie de crier sa joie, de crier merci. Comme François d’Assise, dire merci pour tout ce qui bouge, vit et respire ; merci pour le soleil et pour les fleurs ; merci pour ses frères et pour ses sœurs, pour ses enfants, ses parents, son conjoint. Merci pour la tendresse qui se dit dans un geste ou affleure sur nos lèvres.

C’est sûr : ce sont des jours qui ont une couleur de matin de résurrection !

Et il y a des jours encore où on se sent capable de tous les embrasements et de tous les embrassements, capable de toutes les folies d’un cœur prêt à donner le meilleur de ce qu’il porte en lui. Comme Saint Benoit, comme Ste Scholastique, comme tant d’autres.

C’est sûr : ce sont des jours qui ont une couleur de matin de résurrection !

Il y a des jours aussi, où on donnerait sa chemise, où on donnerait sa vie. Comme Jésus. Ces jours-là, c’est sûr, ce sont des jours où on se sent aimés ! Et ces jours-là ont une couleur de matin de résurrection, quand Dieu relève du tombeau son Fils bien-aimé, celui qu’il a envoyé dans notre humanité pour nous révéler son visage d’amour, et que les hommes ont fait mourir en le pendant au bois du supplice. Celui qui était mort est vivant, et la nouvelle est tellement déroutante que nul ne sait comment réagir devant le tombeau vide.

Marie-Madeleine est toute perdue, débordée par son chagrin, en pleurs, elle s’inquiète d’un corps qu’on aurait égaré… Simon-Pierre, lui, semble ébahi devant ce qu’il découvre : les linges et le suaire sont bien rangés. Il est perplexe et sans doute se questionne : que s’est-il donc passé ? L’autre disciple, celui que Jésus aimait, est le seul à voir et à croire. Les linges et le suaire bien rangés suffisent à éveiller en lui une intuition du coeur et il y voit un signe. Pas de preuve imparable, simplement un signe. Marie Madeleine, Pierre, Jean, chacun avance à son rythme, vers la foi pascale, selon ce qu’il est, selon peut-être aussi ce qu’était sa relation avec Jésus.

N’est-ce pas le cas pour chacun de nous ? L’important n’est-il pas de cheminer, de chercher, de courir, d’être déplacé intérieurement ?

Comme Marie Madeleine qui la première porte aux disciples la bonne nouvelle de la Résurrection, il s’agit pour nous, depuis ce matin-là, d’arrêter nos « sur place » et d’être porteurs pour nos frères de la vie que Dieu veut pour eux, de la vie que Dieu veut pour nous !

Parce que Jésus est ressuscité des morts, nous croyons que la miséricorde peut vaincre le mépris et qu’aucune existence ne peut être jamais définitivement condamnée !

Parce que Jésus est ressuscité des morts, nous croyons que le don de soi, par amour et dans l’amour, mystérieusement, peut arracher le monde au mal et à la violence.

La pierre qui est roulée ne dit-elle pas que tout est possible ?

Christ est ressuscité des morts !

Levons-nous, pour vivre, pour porter la vie, pour aimer ! Levons-nous, sœurs et frères ! Que dis-je ? Laissons-nous relever par le Christ dans l’explosion de vie du matin de la Résurrection !

Frère jean-Luc-Marie, op.

 

Ecoutez le son de l'homélie

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