A-Dieu soeur Marie Bénédicte !

Debout, Jérusalem, resplendis !

Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.

Isaïe 60, 1

En la solennité de l’Épiphanie,

le dimanche 2 janvier 2022, Soeur Marie-Bénédicte, Yvonne Trévien,

s’en est allée avec les mages dans la lumière de Dieu

dans sa 98ème année et 70ème année de profession

Notre soeur est née le 29 août 1924, à Plounéventer (Finistère), elle est la 4ème d’une fratrie de huit enfants. En plus d’une petite ferme, son père travaille à l’arsenal de Brest. Elle restera très attachée à sa famille et garde des souvenirs heureux de son enfance : notamment des visites, en voiture à cheval, chez sa grand-°©‐mère maternelle au bord de la mer. Elle a fréquenté l’école des filles tenue par la Congrégation des Filles du Saint Esprit, à Plounéventer. Elle poursuivra sa formation, notamment en couture, à leur juvénat de l’Ile Blanche.

C’est lors des vêpres de la fête du Sacré Coeur au monastère de Kerbénéat qu’elle reçoit l’appel à la vie monastique. La beauté de la liturgie et le chant des moines ont ravi son coeur. Elle rentre au monastère de Landerneau le 10 décembre 1950. Elle y reçoit l’habit, le 3 juillet 1951 et le nom de soeur Marie‐Bénédicte.

Elle fait profession le 15 septembre 1952, en la fête de Notre Dame du Calvaire, fête patronale de notre Congrégation, et sa profession solennelle est célébrée le 15 septembre 1955. En 1977, la communauté de Landerneau quitte la ville et vient s’installer à Kerbénéat. Les moines ont rejoint Landévennec et rebâti leur monastère. Soeur Marie-°©‐Bénédicte est sacristine et responsable de l’atelier d’ornements. Elle excelle dans la couture et la broderie, créant aubes et chasubles, étoles brodées très appréciées. Elle a aussi, à coeur de prier avec ferveur pour les prêtres, surtout ceux qu’elle a ‘vêtus’ !

Malgré des soucis de santé (cancer du sein, problème aux yeux), elle ne ménage pas sa peine et fait face. Elle s’émerveille devant la nature, les fleurs, les oiseaux. Elle connait leur chant, elle leur installe des nichoirs… De caractère enjoué, jamais critique, on aime son sourire, sa délicatesse, ses réparties malicieuses.

En 2002, le monastère de Kerbénéat ferme. Sr Marie-Bénédicte quitte courageusement sa Bretagne et avec quatre autres soeurs, intègre la communauté de Prailles, en Poitou. Elle travaille à la lingerie, à la sacristie, elle jardine. Elle a la main verte ! Mais peu à peu la maladie l’empêche de continuer ses services. Elle demeure, cependant, fidèle à la prière, aux offices, s’inquiétant plusieurs fois par jour de l’heure de la messe ! De plus en plus désorientée dans le temps et l’espace, en octobre 2017, elle rejoint l’unité protégée, puis la maison de retraite des Filles de la Croix, à La Puye (Vienne) où elle est bien entourée par le personnel soignant et la communauté des sœurs de La Puye. Là aussi, elle sera aimée de tous ! Lors de notre dernière visite, le mercredi 29 décembre, encore consciente, elle nous a gratifiées de son beau sourire. Elle s’est paisiblement éteinte dans l’après-midi du dimanche de l’Épiphanie.

Ses obsèques ont eu lieu en l'église du monastère le jeudi 6 janvier, date  de l'Epiphanie pour nos sœurs de Jérusalem. Père Armel de Sagazan, curé de la paroisse Saint Junien en Mellois, présidait l'eucharistie. Son homélie était pleine de poésie. " Face à la mer, face à l'infini de Dieu, Sr Marie Bénédicte, merci de votre beau sourire d'enfant, n'était-ce pas celui de notre Dieu qui nous visitait ?"