Actualités de Prailles

L'Office de la Résurrection a été centré cette année sur les 400 ans de la fondation de la congrégation des bénédictines de Notre Dame du Calvaire (octobre 1617-2017) et les 500 ans de la Réforme (1517-2017) :

 

"Le juste vivra de la foi" Rm1, 17

 

Et ce tout petit verset va provoquer un bouleversement dans la théologie du moine Luther.

 

Voilà ce qu’écrit Luther [1] Or, moi qui, vivant comme un moine irréprochable, me sentais pécheur devant Dieu avec la conscience la plus troublée et ne pouvais trouver la paix par ma satisfaction, je haïssais d’autant plus le Dieu juste qui punit les pécheurs, nourrissant secrètement sinon un blasphème, du moins un violent murmure; je disais: «comme s’il n’était pas suffisant que des pécheurs misérables et perdus éternellement par le péché originel soient accablés de toutes sortes de maux par la loi du Décalogue, pourquoi faut-il que Dieu ajoute la souffrance à la souffrance et dirige contre nous, même par l’Evangile, sa justice et sa colère?» J’étais ainsi hors de moi, le cœur en rage et bouleversé, et pourtant, intraitable, je bousculais Paul à cet endroit, désirant ardemment savoir ce que Paul voulait. Jusqu’à ce qu’enfin, Dieu ayant pitié, et alors que je méditais jour et nuit, je remarquais l’enchaînement des mots, à savoir: «la justice de Dieu est révélée en lui, comme il est écrit: «le juste vit de la foi » alors je commençais à comprendre que la justice de Dieu est celle par laquelle le juste vit du don de Dieu, à savoir de la foi, et que la signification était celle-ci : par l’évangile, est révélée la justice de Dieu, à savoir la justice passive, par laquelle le Dieu miséricordieux nous justifie par la foi, selon ce qui est écrit : le juste vit par la foi. Alors je me sentis un homme né de nouveau et entré, les portes grandes ouvertes, dans le paradis même.

 

[1] M.Luther, Préface au premier volume des œuvres latines de l’édition de Wittenberg (1545), dans M. Luther, Œuvres, t. VII, p.307

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